La
presse écrite reste, grâce à sa diversité, un des piliers de
notre système démocratique. Aussi est-il est important que les
citoyens soient armés pour connaître son langage. Lecteurs
attentifs et exigeants, ils pourront la défendre ou la critiquer le
cas échéant. C'est aussi un excellent outil pour développer ses
facultés d'analyse, de critique et de synthèse.
La
presse écrite apporte indiscutablement une quantité d'informations
et surtout un approfondissement, un détail que l'on ne trouve pas
dans les médias audiovisuels : radio et télévision. Il n'est pas
inutile de rappeler ici que le texte d'un journal télévisé de
trente minutes tient tout entier sur une seule page de journal et que
[...] si en l'espace d'une heure on
peut lire de 15.000 à 36.000 mots, on ne peut entendre que 9.000
mots. Cela signifie que, dans un temps égal, un auditeur ou un
téléspectateur reçoit deux fois moins d'informations qu'un lecteur
lent et quatre fois moins d'informations qu'un bon lecteur.
(RICHAUDEAU F.,1972.)
Après
un bref examen des circuits que parcourt l'information, nous
parcourrons les différentes matières dont traite le journal sous
plusieurs formes d'écriture pour nous attacher ensuite à la mise en
pages puis à la langue de la presse. Après quelquesq notes sur
l'édition nous nous arrêterons sur quelques enjeux importants.
De
l'événement à l'article :
Le
journaliste n'est pas toujours témoin direct de ce qu'il rapporte.
Entre la source de l'information et le lecteur, des intermédiaires,
quelquefois nombreux, assurent le relais. Cela présente certains
risques de déformation.
Le
journaliste consciencieux contrôle ses informations, il les vérifie
auprès de plusieurs sources, on dit qu'il les recoupe.
Les
sources lointaines :
A
l'étranger, des reporters font parvenir leur message à une des
agences de presse .
Quatre
agences internationales sont très connues : Associated Press et
United Press International (U.S.A.), Agence France Presse, Reuters
(G.-B.). D'autres sont nationales : Belga (Belgique), A.N.P. (P.-B.),
D.P.A. (All.), … D'autres encore sont spécialisées dans certains
domaines, notamment la transmission de photos. Maxppp, Sipa
Celles-ci
le transmettent par téléscripteur aux rédactions sous forme de
dépêches .
Les
dépêches retenues ( il en arrive des centaines chaque jour,
rédigées de façon très concises) sont retravaillées plus ou
moins par les journalistes des diverses rédactions. Ceci explique
les similitudes que l'on peut observer entre des journaux parfois
très différents.
Une
nouvelle exceptionnelle, qu'un journaliste est seul à détenir avant
tout le monde porte le nom de scoop. La rédaction prépare et met en
réserve des sujets froids qui pourront être publiés quand
l'actualité sera plus calme et que le rédacteur en chef manquera de
sujets chauds.
Certains
journalistes font partie du personnel statutaire, d'autres sont payés
à l'article, ils sont "pigistes", "indépendants",
"free-lance".
Le
correspondant particulier, quant à lui, est engagé pour rendre
compte de ce qui se passe dans le pays où il s'est fixé. Il a
souvent un contrat d'exclusivité. L'envoyé spécial reçoit une
mission limitée dans le temps, il "couvre" un événement
précis.
Les
sources proches :
Beaucoup
d'informations sont diffusées toutefois à partir de circuits plus
serrés : conférences de presse où sont convoqués tous les
journalistes concernés, dossiers de presse fournis par les
attaché(e)s de presse ou, plus modestement, communiqués de presse
émanant d'associations ou de personnes fournissant au journal
l'essentiel des informations qu'elles souhaitent voir diffuser.
Les
matières du journal :
L'information
la plus importante contient la réponse aux six interrogations:
Les
faits divers rapportent des événements qui sortent de la norme. La
façon de les traiter varie énormément d'un journal à l'autre.
Leur énumération laisse croire que le monde est rempli de drames et
d'horreurs. Le journal qui les rapporte avec complaisance encourage
la curiosité malsaine, le voyeurisme. Pourtant celui qui évite d'en
parler risque de frustrer une partie de ses lecteurs.
La
part réservée à la vie politique, sociale, économique
internationale, nationale et régionale est souvent inversement
proportionnelle à celle que reçoivent les faits divers.
La
locale permet au lecteur de retrouver les acteurs qu'il connaît bien
: noces d'or, vie des associations, fêtes d'écoles, etc. Le ton y
est généralement optimiste, lénifiant et flatteur.
Les
sports fournissent une matière volumineuse.
Les
pages culturelles sont parfois réduites à des listes de programmes,
parfois complétées par des articles détaillés de présentation,
voire de critiques. Tous les aspects de la culture ne sont pas
nécessairement couverts. Ce choix révèle les priorités du
journal.
Des
espaces sont aussi attribués à la distraction des lecteurs : jeux,
mots croisés, horoscopes, bandes dessinées, feuilletons, etc.
Les
informations de services parfois appelées rubriques de servitude
parce qu'elles sont indispensables même si elles n'intéressent pas
tous les lecteurs : chroniques diverses, nécrologie, petites
annonces, avis de sociétés, cours de la Bourse, résultats de
loteries, tiercé, etc. Le bulletin météo tend actuellement à
sortir de ce cadre pour devenir une rubrique soigneusement mise en
valeur.
Les
genres :
La
brève est une information courte répondant en un minimum de mots
aux 6 interrogations qui fondent l'essentiel de tout article.
Sans
titre, la brève démarre par un tiret ou une puce (gros point). Un
paragraphe de 5 à 6 lignes. Les mots les plus significatifs
(souvent les premiers) sont en gras. Souvent plusieurs brèves sont
regroupées, même si les sujets en sont très divers.
Le
filet est une information courte sans commentaire ni titre. Présenté
comme la brève, il répond en outre aux questions pourquoi?
comment? Deux ou trois paragraphes.
La
brève et le filet ne comportent pas de commentaires.
La
mouture est la réécriture en un seul article d'informations
d'origines diverses, d'une ou plusieurs sources, qui sont citées.
Le ton doit rester neutre, mais on peut reconnaître le style
maison. Le titre reste informatif. Si un commentaire s'impose, il se
fera à côté, dans un article distinct.
Le
filet, la brève, la mouture, étant purement informatifs, ne sont
généralement pas signés.
Le
reportage, réalisé par un envoyé spécial ou (grand) reporter,
est un article dont les éléments ont été recueillis sur le lieu
de l'événement et pendant son déroulement. Il présente des
informations, des analyses de données, des interviews, des papiers
d'ambiance et est souvent accompagné de commentaires.
L'enquête
: le journaliste-détective prend l'initiative d'en savoir le plus
possible sur un sujet déterminé par la rédaction. Il cherche
alors à recouper l'information en consultant des sources diverses.
Parfois c'est l'occasion de découvrir un scoop, information
exclusive et fracassante.
L'article
d'analyse étudie en profondeur un fait d'actualité, un événement
ou une situation afin d'en faciliter la compréhension. Le
journaliste replace dans leurs contextes (historique, politique…)
les différents éléments d'une information et offre au lecteur des
hypothèses, des pistes de réflexion, des prospectives. Certains
journaux y consacrent plusieurs pages.
Les
rubriques reviennent à chaque numéro, et sont identifiées par un
surtitre, et même souvent une présentation particulière (logo,
titre...). On les trouve généralement à la même place dans un
journal.
L'interview
à chaud, dictée par l'actualité est généralement succincte.
Mais à d'autres moments, le journaliste prend le temps d'interroger
une personne pour évoquer une passion ou une question technique. La
rédaction est à ce moment plus travaillée. Le choix des personnes
interrogées, ici encore, révèle les priorités du journal.
Le
journal dépasse souvent son rôle de simple courroie de transmission
et propose des regards plus subjectifs, des éléments destinés à
faire comprendre les événements selon un système de valeurs qui
lui est propre.
Ces
textes qui proposent non des faits mais des opinions sont signalés
de plusieurs façons:
par
la mise en pages : cadre, couleur de fond, italique, gras...
par
la mention de l'auteur et de sa qualité, parfois accompagnée d'une
photo.
par
le surtitre : commentaire, opinion, humeur, billet, éditorial...
Voici
quelques manières d'écrire où ces interventions personnelles sont
attendues.
Le
commentaire est un article exprimant la réflexion et le jugement
personnels de l'auteur à propos d'un événement ou d'une interview
où la matière est traitée avec neutralité. Son titre est plus
accrocheur et l'article est signé.
Le
billet présente un événement d'actualité de manière légère et
humoristique. C'est un article court, souvent encadré, toujours
signé, et revenant à la même place dans le journal. Le billet
d'humeur, souvent en italiques, permet au journaliste d'exprimer ses
états d'âme.
La
chronique commente aussi l'actualité. Pour porter ce nom, elle doit
paraître régulièrement et être signée par une personnalité
souvent extérieure au journal lui-même. Le nom de l'auteur est
indiqué en tête.
La
critique est un commentaire, et donne donc une opinion personnelle,
positive ou négative, sur un livre, un film, un concert. Elle est
généralement signée.
L'éditorial
est un commentaire qui porte sur un sujet considéré comme
essentiel pour le journal, dans l'actualité le plus souvent. Il
engage la responsabilité morale de l'équipe. Si ce n'est pas le
rédacteur en chef qui le rédige, il est signé.
Dans
la tribune libre ou carte blanche, une personnalité extérieure à
la rédaction est invitée à s'exprimer. C'est un lieu de débat
intéressant puisque les idées qui y sont défendues peuvent
s'opposer à celles qui sont couramment défendues dans le journal.
Le nom et le titre de cette personnalité sont indiqués.
Le
papier d'ambiance-observation répond au désir de savoir non tant
ce qui s'est passé mais comment cela s'est passé, de vivre un
événement à l'écart des officiels, au milieu des participants.
On
trouve aussi la table ronde, le courrier, les échos, la revue de
presse, l'analyse...
La
mise en pages :
Toutes
les informations publiées par le journal n'ont pas le même poids.
Le travail de mise en pages consiste à établir un tri, une
hiérarchisation des articles. Cette opération, bien sûr, révèle
les valeurs privilégiées, il faut y être très attentif pour
connaître l'idéologie qui agit dans le journal. A chaque
information le rédacteur en chef assigne une page, un emplacement
sur cette page, un titre et une éventuelle illustration.
Le
choix de la page.
La
première page du journal, la Une, est la plus lue avec sa manchette
(titre principal), vient ensuite la dernière, puis la double page
centrale, les pages impaires (les pages paires, placées à gauche,
attirent moins l'attention). Pour rentabiliser au maximum la Une, une
pratique courante consiste à commencer un article important en
première page et à renvoyer en pages intérieures pour la suite,
cela s'appelle une "accroche" .
Les
emplacements.
Dans
les pages intérieures, les places les plus lues se situent en tête
des premières colonnes. Les rubriques reviennent à chaque numéro,
et sont identifiées par un surtitre, et même souvent une
présentation particulière (logo, titre...). On les trouve
généralement à la même place dans un journal.
Le
titre.
L'importance
d'un titre s'évalue à partir de plusieurs critères : la taille du
caractère utilisé, son épaisseur (maigre, gras), son style
(romain, italique, PETITES CAPITALES, CAPITALES) et sa largeur
mesurée sur le nombre de colonnes qu'il surmonte.
Pour
retenir l'attention du lecteur toujours trop pressé, la presse
multiplie les titres, cette titraille offre un large éventail de
possibilités :
Un
surtitre, au-dessus du titre, en caractères plus petits. Souvent
c'est un titre de rubrique ou le domaine général de l'article.
Un
sous-titre (casquette) peut se placer entre le titre et le chapeau
dans les mêmes caractères que le surtitre. Il donne un petit
élément supplémentaire, précise le titre.
Un
chapeau introduit ou résume et accroche.
Des
intertitres structurent et relancent l'intérêt lorsque le texte
est long.
L'illustration.
Photographies,
dessins, cartes géographiques, chiffres, graphiques et autres
infographies enrichissent le texte. Grâce aux progrès techniques,
de nombreuses illustrations apparaissent dans nos journaux, ce
n'était pas le cas autrefois. Le texte placé sous l'illustration,
la légende peut selon les cas informer, préciser ou dramatiser.
La
langue :
La
langue des journalistes est à mi-chemin entre la langue orale et la
langue littéraire.
Le
lexique journalistique fait grand usage des mots brefs surtout dans
les titres; de mots qui rattachent un fait à une problématique déjà
connue (pollution, régionalisation,...), de néologismes (à partir
de préfixes, de noms propres, de nouvelles techniques, de mots
étrangers).
La
syntaxe se caractérise par des phrases courtes, souvent nominales,
par l'utilisation du conditionnel indiquant des informations non
confirmées. La ponctuation joue un rôle prépondérant surtout dans
les titres où elles peut à elle seule exprimer les catégories
grammaticales d'énonciation ou de modalité, par exemple.
En
ce qui concerne le style, les journalistes font grand usage de la
métaphore souvent jusqu'au cliché. Les registres les plus utilisés
sont ceux de la guerre, de la maladie, du sport. L'antithèse et
l'hyperbole font merveille dans les titres. Ces figures de style
banalisent un événement pour le rendre plus proche ou, à
l'inverse, le dramatisent. A chacun son rôle : au journaliste de
colorer à chaud un fait et de chercher à accrocher; au lecteur
attentif et critique de restituer leur juste valeur aux événements.
Pour
renforcer sa crédibilité, le journaliste développe une stratégie
d'authentification: il multiplie les références à un témoin, à
un expert, il cite des chiffres, des statistiques, il joint à son
texte un schéma explicatif, une photo.
L'édition :
On
classe les organes de presse selon leur périodicité: quotidiens,
hebdomadaires, bimensuels, mensuels, bimestriels, trimestriels.
Les
toutes-boîtes sont distribués gratuitement et peuvent contenir une
part rédactionnelle variable.
Certains
journaux sont locaux ou régionaux, d'autres nationaux, d'autres ont
une audience internationale.
Il
existe aussi une presse d'entreprise, d'association très active.
L'heure
ultime pour terminer ses articles sonne de manière impitoyable :
c'est l'heure du bouclage. La rédaction du journal doit être
terminée à ce moment que le match de football soit terminé ou non,
que l'on connaisse le résultat des élections ou non. Au-delà de
cette heure fatidique, l'imprimerie ne pourrait plus garantir de
terminer la fabrication du journal qui doit être livré à une heure
précise aux messageries qui se chargeront de diffuser le journal
auprès des libraires.
Les
fonctions du journal :
On
peut définir les fonctions du journal comme suit:
fonction
de connaissance / découverte : le journal permet d'être au
courant de ce qui se passe dans le monde, le pays, la région, la
commune.
fonction
de lien social : le journal fournit des sujets de conversation,
il crée un sentiment d'appartenance à une communauté.
fonction
citoyenne : les articles du journal suscitent des débats
d'idées et encouragent le débat démocratique.
fonction
de guide des opinions : le journal cherche à convaincre.
fonction
de contre-pouvoir : le journal analyse l'action des décideurs
et critique de façon positive et négative.
fonction
de divertissement : le journal est une source de détente.
fonction
de services : le journal fournit des informations pratiques.
fonction
d'écho social : le journal joue le rôle de caisse de
résonance de la société.
Les
enjeux :
« Même si les nouvelles qu'il
t'apporte sont mauvaises, ouvre ta maison au messager fidèle; mais
celui qui te trompe, chasse-le. » (Proverbe syldave.)
Dans
le domaine de l'information, le journaliste se veut le plus objectif
possible. Cela signifie qu'il rend compte des faits avec un maximum
d'exactitude et fait la distinction entre les différentes opinions
afin de donner une image fidèle de la réalité. Dans le cas d'une
opinion, il doit indiquer clairement de qui elle émane. Il est
cependant difficile d'être tout à fait objectif. L'annonce du
résultat "Ostende-Charleroi : 73 - 82" est un énoncé de
fait. Mais ajouter "mérité" au résultat, c'est exprimer
une opinion que le lecteur partage ou non. (D'après JFB ).
Dans
le journal, nous l'avons vu, l'information pure se mêle souvent de
commentaire. Ce ne serait pas grave si les deux démarches étaient
clairement identifiables. Mais le lecteur doit être très attentif
pour distinguer la relation des faits de l'orientation proposée par
le journaliste. Et cette tâche est d'autant plus ardue que de
nombreux choix sont opérés dans les faits proposés au lecteur,
dans les sources consultées, dans le vocabulaire même qui est
choisi. On comprend que la question de l'objectivité se pose
toujours.
« L'objectivité, on peut en
donner bien des définitions. Nous nous contenterons de celle du
petit Robert : "qualité de ce qui donne une représentation
fidèle d'un objet ". Appliquée au journal, l'objectivité
ainsi comprise se heurte à une première difficulté : le
journalisme, en effet, porte sur des faits et non sur des objets. Or,
si même pour un objet identique la vision peut être différente
selon les yeux qui regardent, qu'en sera-t-il pour un fait par nature
insaisissable ? [...]
A toutes les étapes de la
transmission de l'information, les occasions sont nombreuses tant de
la déformer que de la faire disparaître... si bien qu'il est
presque vain de parler d'objectivité (au sens strict du mot), quand
on parle de journalisme. Il serait plus exact de parler d'honnêteté.
Est honnête le journal qui donne une
information en signalant sa source, en la complétant par d'autres
informations et en réinsérant le tout dans un certain contexte. Si
le journal qui procède ainsi ne prétend pas informer en toute
connaissance de cause, au moins donne-t-il au lecteur les éléments
nécessaires à une meilleure compréhension de l'actualité. »
(D. Thibaut.)
Le
lecteur en désaccord avec son journal dispose de deux armes
puissantes. Il peut écrire au rédacteur en chef qui, soucieux de
représenter l'opinion publique, se montre très attentif aux
réactions des lecteurs. Il demandera la publication d'un démenti ou
d'un droit de réponse. Certains groupes de pression, d'ailleurs,
abusent du procédé pour infléchir les orientations du journal.
L'autre arme est définitive : cesser d'acheter le journal.
Les
difficultés économiques qui rendent les journaux si fragiles aux
influences extérieures ont suscité des accords de collaboration
pour réaliser des pages communes, mettre en commun des régies
publicitaires, par exemple. Ajoutons que certains vastes groupes de
presse sont dirigés par de puissants holdings financiers dont les
intérêts ne s'accordent pas nécessairement aux souhaits des
rédactions. Autant de raisons pour lire la presse d'un oeil attentif
et critique.
La
déontologie :
Code
de principes de journalisme (ABEJ & AGJPB) :
La
liberté de la presse est la principale sauvegarde de la liberté
d'expression sans laquelle la protection des autres libertés
civiques fondamentales ne saurait être assurée. La presse doit
avoir le droit de recueillir et de publier sans entrave,
informations et commentaires, pour assurer la formation de l'opinion
publique.
Les
faits doivent être recueillis et rapportés avec impartialité.
La
séparation entre la relation des faits et les commentaires doit
être bien visible. Ce principe ne doit pas limiter le droit du
journal à présenter sa propre opinion et le point de vue d'autrui.
La
presse reconnaît et respecte la diversité d'opinion, elle défend
la liberté de publier des points de vue différents. Elle s'oppose
à toute discrimination pour des raisons de sexe, de race, de
nationalité, de langue, de religion, d'idéologie, d'ethnie, de
culture, de classe ou de convictions, dans la mesure où les
convictions ainsi professées n'entrent pas en conflit avec le
respect des droits fondamentaux de la personne humaine.
Les
éditeurs, les rédacteurs en chef et les journalistes doivent
respecter la dignité et le droit à la vie privée de la personne
et doivent éviter toute intrusion dans les souffrances physiques et
morales à moins que des considérations touchant à la liberté de
la presse, telle que définie à l'article 1 ne le rendent
nécessaire.
Les
crimes, le terrorisme et autres actes de cruauté et d'inhumanité
ne doivent pas être glorifiés.
Les
faits et informations qui, après avoir été publiés, se
révéleraient faux, doivent être rectifiés sans restriction, et
sans préjudice des dispositions légales sur le droit de réponse.
Les
sources d'information confidentielles ne peuvent être communiquées
sans autorisation expresse des informateurs.
Le
maintien du secret des affaires publiques et privées tel qu'il est
défini par la loi, ne peut porter atteinte à la liberté de la
presse telle qu'elle est définie à l'article 1.
Si
la liberté d'expression entre en conflit avec d'autres droits
fondamentaux, il appartient aux éditeurs et rédacteurs en chef,
après consultation de tous les journalistes intéressés, de
décider sous leur seule responsabilité du droit auquel ils
accordent la priorité.
Les
journaux et les journalistes ne doivent céder à aucune pression.
Les
annonces doivent être présentées de façon telle que le lecteur
ne puisse les confondre avec les informations.